Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/10

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Toutes les Muses glorieuses
N’ont pas au front le calme et la sérénité,
Et dans le chœur sacré de ces nobles chanteuses
Plus d’une grande voix sonne avec âpreté.
L’une épanche son âme en plaintes infernales,
Par les bois, et les monts, et les flots voyageurs ;
L’autre, frappant au seuil des demeures royales,
Des monarques tombés, des grands usurpateurs,
Chante les tragiques douleurs ;
Une troisième, enfin, la Muse populaire,
Se plaît dans la vapeur des immenses cités ;
Tantôt sa voix grave et sévère
Gourmande le torrent des esprits révoltés,
Ou, bruyante comme un tonnerre,
Roule une marseillaise aux faubourgs irrités.