Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et les arbres voilaient de leurs feuillages roux
Le grand arc de sévère enfoui jusqu’aux genoux ;
Enfin dans le milieu de cette large enceinte,
Auprès du capitole et de sa base sainte,
La terre de Remus, le vieux pavé romain…
Mais las ! Dans quel état ! Tout meurtri par la main
Et par le pied brutal de cent hordes guerrières,
Un terrain sillonné de briques et de pierres,
Et semé de trous noirs et si larges, que l’eau
Faisait plus d’une mare en cherchant son niveau.
Comme des souvenirs, là, de frêles colonnes
Dressent de loin en loin leurs jaunâtres couronnes,
Et leurs feuilles d’acanthe et leurs fûts cannelés
Rappellent la splendeur des siècles écoulés.
Mais en vain, bien en vain, sur leurs bases rompues,
Quelques-unes encor, comme des vierges nues
Semblent mener un chœur, et se donnant la main,
Chanter d’un noble accord un hymne pur et saint
À la blanche concorde ; en vain une lointaine
Élève dans les airs sa taille souveraine,