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Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/135

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Et cette large voûte, où de nobles tableaux
Montraient l’arche captive avec les saints flambeaux,
Et le peuple des juifs, vaincu, les deux mains jointes,
Pleurant devant ton char ses murailles éteintes ?
Où sont tes écussons par la foudre sculptés ?
Tes cavaliers romains par le temps démontés ?
Grand Titus, tu n’as plus que la robe sublime
Dont les siècles toujours décorent leur victime,
La rouille, et demi-nus, penchés de toutes parts,
Tes membres sont ridés comme ceux des vieillards.

Ô superbes fiévreux, gras habitants du Tibre,
Enfants dégénérés d’un peuple qui fut libre,
Je ne viens pas chercher à vos tristes foyers
De mâles sénateurs et d’antiques guerriers,
Le dévouement sans borne à la mère chérie
Que vous nommiez jadis du beau nom de patrie,
La croyance éternelle aux murs de Romulus,
L’auguste pauvreté, les rustiques vertus,
Et la robuste foi qui, sur un crâne immonde,