Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/158

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Qu’en mon golfe divin je ferai bonne pêche :
Aux rives de Chiaia, sur ce sable argenté,
Dans mes larges filets viendra la liberté.


Salvator.


La liberté, pêcheur, la liberté divine
Poserait ses pieds blancs sur ta poupe marine !
Cette sœur de Vénus, cette fille des flots,
Dans Naples descendrait des bras des matelots !
Oh ! J’ai bien peur, ami, que ta voix taciturne
Ne chante faussement comme l’oiseau nocturne.
La liberté céleste aime les beaux rameurs ;
Mais elle goûte peu nos oisives humeurs ;
Sa robe est relevée, et, belle voyageuse,
Pour notre peuple elle est trop rude et trop marcheuse.
Sybarite au poil noir, et gras voluptueux,
Adorateur sacré du parmesan glueux,
Il a le cœur au ventre, et le ventre à la tête.
Chanter, boire, manger, dormir, voilà sa fête,