Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/175

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Toujours l’on pense à toi, toujours l’on ne peut voir
Au faîte d’un balcon, à l’approche du soir,
Une fille vermeille, assise et reposée,
Sans porter les regards vers une autre croisée,
Et chercher vaguement, à travers le lointain,
Si l’on n’aperçoit pas ton jeune florentin.
Enfin, le souvenir de ta chère folie
Est tel, que l’astre aimé de la molle Italie,
L’astre que sa voix d’or nomme encor la diva,
La légère Phœbé, la blonde Cynthia,
Ne peut verser les flots de sa blanche lumière,
Sans qu’il vous semble encor sur les grands ponts de pierre,
Et sur les escaliers dans les ondes perdus,
Ouïr flotter ta robe et courir tes pieds nus.

Ah ! Quand l’été jadis fleurissait dans les âmes,
Quand l’amour, cet oiseau qui chante au cœur des femmes,
Sur terre s’abattait de tous les coins du ciel,
Quand tous les vents sentaient et la rose et le miel,
Au beau règne des fleurs, quand chaque créature