Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/182

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Ils font chanter le Tasse aux pauvres gondoliers. »

Oh ! Profanation des choses les plus saintes
Éternel aliment de soupirs et de plaintes,
Insulte aux plus beaux dons que la divinité
Ait, dans un jour heureux, faits à l’humanité !
Ô limpides fragments du divin diadème !
Vous, que le grand poëte a détachés lui-même
Pour consoler la terre, et dans vos saints reflets,
Lui montrer la splendeur des célestes palais !
Ô poésie, amour, perles de la nature !
Des beautés de ce monde essence la plus pure,
Sublimes diamants et joyaux radieux,
Semés à tous les plis de la robe des cieux,
Qu’a-t-on fait du trésor de vos pures lumières ?
Pourquoi, divins objets, rouler dans les poussières ?
Avez-vous tant perdu de valeur et de prix,
Que les hommes pour vous n’aient plus que du mépris ?
Ah ! Malheur aux mortels qui traînent par les fanges
L’éclat pur et serein de l’image des anges !