Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/188

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Alors, être plaintif, ne pouvant marcher seul,
Et tout embarrassé des longs plis du linceul,
Tu chercheras dans l’ombre une épaule adorée ;
Et, les deux pieds sortis de la tombe sacrée,
Tu voudras un soutien pour faire quelques pas.
Alors à l’étranger, oh ! Ne tends point les bras :
Car ce qui n’est pas toi, ni la Grèce ta mère,
Ce qui ne parle point ton langage sur terre,
Et ce qui ne vit pas sous ton ciel enchanteur,
Bien souvent est barbare et frappé de laideur.
L’étranger ne viendrait sur ta couche de lave,
Que pour te garrotter comme une blanche esclave ;
L’étranger corrompu, s’il te donnait la main,
Avilirait ton front et flétrirait ton sein.
Belle ressuscitée, ô princesse chérie,
N’arrête tes yeux noirs qu’au sol de la patrie ;
Dans tes fils réunis cherche ton Roméo,
Noble et douce Italie, ô mère du vrai beau !