Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/196

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Londres


 
C’est un espace immense et d’une longueur telle
Qu’il faut pour le franchir un jour à l’hirondelle,
Et ce n’est, bien au loin, que des entassements
De maisons, de palais, et de hauts monuments,
Plantés là par le temps sans trop de symétrie ;
De noirs et longs tuyaux, clochers de l’industrie,
Ouvrant toujours la gueule, et de leurs ventres chauds
Exhalant dans les airs la fumée à longs flots ;
De vastes dômes blancs et des flèches gothiques
Flottant dans la vapeur sur des monceaux de briques ;
Un fleuve inabordable, un fleuve tout houleux
Roulant sa vase noire en détours sinueux,