Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/256

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Pour corrompre le cœur du peuple souverain
Avec toi j’ai lutté d’impudeur et d’audace,
Et je pense, ma sœur, que ce n’est pas en vain.

I


Moi, sous le vent du nord, au fond de sa chaumière
J’ai couru visiter plus d’un pauvre électeur :
Et là j’ai fait entendre au pâle censitaire
Qu’il serait dépouillé de son toit protecteur,
S’il refusait son vote au seigneur de sa terre.

II


Moi, de mes larges mains l’or a fui par torrents ;
Le fleuve ardent partout s’est ouvert une issue,
Irrésistible, il a franchi le seuil des grands,
Et retombant en pluie au milieu de la rue,
Pénétré sans effort jusques aux derniers rangs.