Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Puis la mer furieuse et tombée en démence,
        Et de son lit silencieux
Se redressant géante avec sa tête immense,
        Et tordant ses bras dans les cieux ;
Puis courant çà et là, hurlante, échevelée ;
        Et sous la foudre et ses carreaux,
Bondissant, mugissant dans sa plaine salée,
        Comme un combat de cent taureaux,
Puis, le corps tout blanchi d’écume et de colère,
        La bouche torse et l’œil errant,
Se roulant sur le sable et déchirant la terre
        Avec le râle d’un mourant ;
Et, comme la bacchante, enfin lasse de rage,
        N’en pouvant plus, et sur le flanc,
Retombant dans sa couche, et jetant à la plage
        Des têtes d’hommes et du sang !…


Février 1831.