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Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/81

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         Sans trouble aucun et sans remords.
Hélas ! Quelle que fût la sublime espérance
         Dont s’enivra ton noble orgueil,
L’espoir qui de la mort t’allégea la souffrance
         Et te berça dans le cercueil ;
Le chaste embrassement d’une céleste femme
         Ne t’a point fait l’égal des dieux,
Et tu n’as pas versé dans l’œuvre de ton âme
         Le sang pur des enfants des cieux :
Car tel est le destin de la nature humaine
         Qu’il n’en sort rien de vraiment bon,
Et que l’âme ici bas la plus blanche et sereine
         Toujours conserve du limon.

Il est vrai que l’aspect de ta fille immortelle
         Tout d’abord vous ravit les yeux ;
Son noble front tourné vers la voûte éternelle
         Et reflétant les plus beaux feux ;
La splendeur de sa voix plus rapide et profonde
         Que la vaste rumeur des flots,