Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/84

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Du pur sang écoulé des cent mille blessures
         Par lui faites au genre humain.

Quel spectacle ! Ah ! Soudain reculant à la vue
         De tant de maux désordonnés,
Gutenberg, Gutenberg ! Stupéfait, l’âme émue,
         Les pieds l’un à l’autre enchaînés,
Plus d’un fier citoyen de sa brune paupière
         Sent tomber des pleurs à longs flots,
Et dans ses froides mains plongeant sa tête entière,
         Etouffe de profonds sanglots.
Alors, alors, souvent accusant d’injustice
         La nature et son dieu fatal,
Et les blâmant tous deux de t’avoir fait complice
         Des noirs épanchements du mal,
Plus d’un grand cœur regrette, en sa douleur extrême,
         Ton amour pour la liberté :
Et l’on va, Gutenberg, jusques à crier même :
         Que n’as-tu jamais existé !


Septembre 1835.