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COPPÉLIUS.

Préférez-vous l’optique !… J’ai des yeux, de beaux yeux !…

Coppélius vide à terre son sac rempli de lunettes, de lorgnettes et de lorgnons.

NICKLAUSSE.

Des lunettes ?…

COPPÉLIUS, accroupi.

Non, Monsieur ! Des yeux véritables, des yeux vivants comme ceux de la nature, verts, noirs, bleus, tristes, gais, perçants et clairs !… Chacun de ces verres a une âme qui colore, transforme, anime ou flétrit les objets !…

HOFFMANN, entre ses dents.

Charlatan !…

COPPÉLIUS, avec flegme.

Pardon !… Opticien. – Tenez ! ce lorgnon, par exemple ; une pièce rare !… trois ducats !… Essayez !…

Il présente un lorgnon à Hoffmann.

HOFFMANN.

Pardieu, je veux savoir…

Il prend le lorgnon.

NICKLAUSSE.

Qu’eut-ce qu’on voit là-dedans ?…

COPPÉLIUS.

Tout ce qu’on veut.

HOFFMANN, soulevant la portière de droite et regardant avec le lorgnon.

Ciel !…