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Page:Barbier - Nouvelles Satires, 1840.djvu/118

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ÉROSTRATE.

Fendons la vague bleue, et pendus au cordage
Tournons la Toile aux vents.
Travaillons nuit et jour, observons sans relâche
Et les flots et les cieux ;
Faisons suer nos corps ; à la tâche, à la tâche
Le travail plaît aux dieux.
souverain puissant de la plaine liquide.
Vieux père aux larges reins !
protecteur sacré de la barque rapide.
Dieu des retours sereins !
Océan, loin de nous pousse les noirs orages
Qui flottent sur ton front ;
Écarte sous les eaux la cause des naufrages,
L’écueil vaste et profond !
Ah ! puissions-nous, amis, aux rives désirées
Revenir tous vivants.
Et presser dans nos bras nos femmes éplorées
Et nos petits enfants !

LE PILOTE.

Le vent est boa, la voile est tendue, et la proue,
Gomme un soc laboureur, dans Fonde qui se joue
Trace un large sillon d’écume recouvert.
Quel plaisir de mener, sur le flot calme et vert.