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Page:Barbier - Satires et Chants, 1869.djvu/145

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Les Soldats.
Capitaines, voici le gueux de podestat
qui nous a refusé les vivres et l’argent !

Le Podestat.
Nobles seigneurs, croyez la parole d’un homme
aussi nu que saint Jean aux monts de la Judée,
ma commune est de même. -en passant sur nos terres,
les Borgia sans vergogne ont fait rafle complète.

Le Duc De Gravina.
Mais nous ne sommes pas des Borgia, mon brave
homme, nous sommes au contraire amis du duc d’Urbin.

Le Podestat.
Ah ! Notre excellent duc, notre auguste seigneur !

Vitellozo.
Oui, nous sommes amis du duc, et c’est pourquoi
il faut nous bien traiter. Si donc, en moins d’une
heure, nos soldats n’ont pas eu les choses nécessaires,
tu peux recommander ton âme à tous les saints.

Le Podestat.
Sainte mère de Dieu, Jésus, est-ce possible !

Allez, et sur ses pas fouillez chaque maison.
les soldats et le podestat s’éloignent.
mon cher duc, nous avons tort de nous arrêter
en aussi beau chemin, oui tort, mille fois tort...

Le Duc.
Pourtant vous avez lu les lettres de mon fils,