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Page:Barbier - Satires et Chants, 1869.djvu/160

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mes bataillons de beaucoup
plus nombreux ?

Et puis, seules, sans chef, comment agiraient-elles ?
Car je ne serai pas si sot de leur laisser
leur commandant...

Tous.
Parlez, seigneur, nous écoutons.

César.
Je veux, en arrivant devant Sinigaglia,
inviter Olivier ainsi que ses amis
à souper avec moi pour célébrer ensemble
notre nouvel accord et bon rapprochement.
Vous serez du repas, messieurs mes conseillers.
Or, quand viendra l’instant de déserter la table,
avant de nous lever je remplirai mon verre
pour boire à la santé de mes hôtes, et puis,
dès qu’il sera vidé, je le mettrai par terre.
Ce sera le signal soudain de l’action :
chacun de vous, placé près d’un confédéré,
s’emparera de lui, le poignard sur la gorge.
S’il résiste, qu’il meure... alors, pendant ce temps,
mes gens désarmeront les troupes d’Olivier.

L’évêque D’Euna.
Si les confédérés ne veulent pas répondre
à l’invitation, chacun se contentant
d’un accueil amical aux portes de la ville,
que ferez-vous, seigneur ?

César.
Cela n’est pas probable
par l’adroite façon dont je me conduirai.
S’ils refusent pourtant de souper avec moi,
ils suivront bien mes pas jusqu’au seuil du palais
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