Page:Barbier - Satires et Chants, 1869.djvu/261

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Voulez-vous en voir un ? Tenez, voilà qu’il passe
Le nez haut et d’un air disant : faites-moi place ! -
Ce n’est plus, comme au temps du sombre roi Louis,
Un jeune homme à panache, aux talons enfouis
Dans de larges houzeaux doublés de brocatelle,
En pourpoint de velours, en collet de dentelle,
À rapière dressée en-dessous du manteau ;
Non, c’est moins tapageur, moins élégant, moins beau,
Mais non moins agaçant ; ce grand chercheur de noise
Se présente aujourd’hui d’une façon bourgeoise.
Selon le goût du jour, et souvent très-peu neuf,
Son torse est revêtu d’un simple drap d’Elbeuf.
Sur sa lèvre un cigare énormément s’avance,
Entre ses doigts un jonc de Verdier se balance,
Des gants jaunes aux mains, du vernis noir au pied,
À peu de frais voilà notre homme tout entier.

Quel est-il ? D’où vient-il ? Ah ! C’est là le mystère !
Ne cherchons pas trop haut, car ce n’est d’ordinaire