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Page:Barbier - Théâtre, 1745.pdf/100

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PREFACE

Il me reſte à répondre aux objections que l’on m’a faites ſur le cinquiéme Acte, que l’on trouve trop rempli d’incidens. Mais ne ſçait-on pas que rien n’eſt plus capable d’attacher & de toucher les ſpectateurs, que les Peripeties, quand elles naiſſent du fond du ſujet.

A l’égard des Gaulois, dont Cornelie ſe ſert pour fortifier le parti de ſon Fils : Plutarque nous apprend qu’elle avoit introduit dans Rome des étrangers déguiſés en moiſſonneurs, pour les oppoſer au Sénat, oppreſſeur du peuple ; & comme cet Hiſtorien ne déſigne aucune nation, j’ai cru pouvoir leur donner le nom de Gaulois ; puiſque les Gaulois Ciſalpins occupoient une grande partie de l’Italie le long des rives du Pô, & qu’ils étoient aſſez voiſins de Rome, où ils alloient & venoient, ainſi que tous les autres étrangers : outre qu’étant des peuples très vaillans, cela autoriſe davantage le choix que Cornelie en avoit fait.