Qu’il cherche à m’enlever mon ſceptre, ou ma Princeſſe,
Ma main l’en punira : tout le veut, tout m’en preſſe.
Oui, de tous ſes deſſeins j’arrêterai le cours,
Dût ma Mere en fureur s’armer contre mes jours.
Contre des jours plus chers craignez qu’elle ne s’arme :
Tremblez pour la Princeſſe.
Si j’étois ſans amour, je ſerois ſans frayeur ;
Et de mon ennemi prêt à percer le cœur,
Juſques dans ſa prison j’irois, malgré la Reine,
Eteindre dans ſon ſang mon implacable haine.
Cachez donc avec ſoin ce dangereux courroux.
Montrez à Tomyris à ſuſpendre ſes coups.
Sa main prête à frapper conſultera la vôtre,
Et pour l’objet aimé vous craindrez l’un & l’autre.
Dieux ! il me faudra donc trembler à tous momens ?
Mais je vois Tomyris : cachons nos ſentimens.