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TOMYRIS,
Gelonide.

Madame, le voici.



Scène X.

TOMYRIS, ARYANTE, GELONIDE.
Tomyris.

Madame, le voici.
QUelle eſt donc votre audace ?
Déja ſur mes Sujets regnez-vous en ma place ?
Rendez-moi ma captive ; ou bientôt ma fureur
Va, pour vous l’arracher, remplir ces lieux d’horreur.

Aryante.

Hé, puis-je à plus d’horreur me préparer encore ?
Sur le bord du tombeau j’ai vu ce que j’adore.
O Mere impitoyable ! o Fils infortuné !
C’eſt donc là cet hymen qui m’étoit deſtiné ?
Quoi ? vos bontés pour moi n’ont été qu’une feinte ;
Pour porter à mon cœur la plus cruelle atteinte ?
Ah ! c’en eſt trop enfin ; & ces perfides coups
Etouffent tout l’amour qui me reſtoit pour vous.

Tomyris.

Hé que m’importe, ingrat, ton amour ou ta haine ?
Ne cherche plus en moi qu’une Mere inhumaine.
Va, tu n’es plus mon fils. Sans toi, ſans ton ſecours,
Un fer, de ma Rivale auroit tranché les jours.