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TRAGEDIE.

Oui, Dieux qui m’entendez ; ſi je romps mon ſerment,
Déployez ſur ma tête un ſoudain châtiment ;
Puiſſé-je dans vos mains voir allumer la foudre,
Mon Trône mis en cendre, & tout mon peuple en poudre,
Moi-même être aſſervie, & pour dire encor plus,
Puiſſé-je voir Mandane heureuſe avec Cyrus !
Mais ne differons plus, il eſt tems que je frape ;
Si je ſuſpens mes coups, ma victime m’échape.
Aripithe, écoutez. Si jamais votre foi
Par des faits éclatans ſe ſignala pour moi ;
J’ai beſoin, pour ſçavoir juſqu’où va votre zele ;
Et d’un cœur intrepide, & d’une main fidéle.
Puis-je attendre de vous un genereux effort ?

Aripithe.

Commandez.

Tomyris.

Commandez. A Cyrus allez donner la mort.

Aripithe.

Je ne balance point, vous ſerez obéie.
Oui, duſſé-je perir, Cyrus perdra la vie ;
Mon zele juſqu’à lui va m’ouvrir un chemin,
Et mon cœur vous répond d’une fidelle main.