Et quoique de mon pere il demente le choix,
Je me vois pour jamais aſſervie à ſes loix :
Que dis-je ? Moi l’aimer ? Pardonne, ombre plaintive,
Brutus n’eſt qu’un eſclave, & je ſuis ſa captive.
Tu me l’as commandé, j’ai trop ſçu t’obéïr ;
Oui je l’ai trop aimé pour pouvoir le haïr ;
Il le faut toutefois, ma gloire me l’ordonne.
L’effort eſt grand, Pauline, & mon cœur s’en étonne :
Mais quelque grand qu’il ſoit, le beau ſang dont je ſors,
Ne doit pas ſe borner à de communs effors.
Silence, mon amour, laiſſe régner ma haine ;
Je ne puis à la fois être Amante & Romaine :
Allons, cherchons Brutus, je veux lui reprocher…
Demeurons… C’eſt ici que je dois le chercher ;
Sur les pas du Tyran l’ambition l’attache.
Je vois Antoine, ô Ciel ! ſeroit-il aſſez lâche ?…
Scène 4
Ntoine, quel deſſein vous amene en ces lieux
Madame, pardonnez ſi je m’offre à vos yeux ;