Page:Barbier - Théâtre, 1745.pdf/366

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
351
DE CESAR.

Rome, par quelle main es-tu donc enchaînée ?
Un Brutus des tyrans s’affranchit autrefois,
Un Brutus te remet sous leurs superbes Loix.

Brutus.

Rome à porter des fers n’est pas réduite encore.
Ne le permettez pas, Dieux puissans que j’implore ;
Et faites que Cesar glacé d’un juste effroi,
Rejette en plein Senat le nom fatal de Roi.
Mais quel trouble à mes yeux Flavien fait paroître !



Scène 6

BRUTUS, PORCIE, FLAVIEN.
Flavien.


AH ! Seigneur, accourez, ou nous avons un maître.
Cesar d’un Diadême a déja ceint son front.

Brutus.

Qu’entens-je ? ah ! dans son sang lavons un tel affront.
C’en est fait, le devoir sur l’amitié l’emporte,
Je ne balance plus, & Rome est la plus forte.
Dieux, n’accusez que vous de ce crime forcé :
Je vais remplir l’arrêt, vous l’avez prononcé.