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Page:Barbier et Carré - Faust.djvu/8

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Du cœur et des sens !
Ardente jeunesse,
À moi tes désirs !
À moi ton ivresse !
À moi tes plaisirs…
MÉPHISTOPHÉLÈS.
Fort bien ! je puis contenter ton caprice.
FAUST.
Et que te donnerai-je en retour ?
MÉPHISTOPHÉLÈS.
Presque rien :
Ici, je suis à ton service,
Mais là-bas tu seras au mien.
FAUST.
Là-bas !…
MÉPHISTOPHÉLÈS.
Là-bas.

(Lui présentant un parchemin.)

Allons, signe. — Eh quoi ! ta main tremble ?
Que faut-il pour te décider ?…
La jeunesse t’appelle ; ose la regarder !…

(Il fait un geste. — Le fond du théâtre s’ouvre et laisse voir Marguerite assise devant son rouet et filant.

FAUST.
O merveille !…
MÉPHISTOPHÉLÈS.
Eh bien ! que t’en semble ?…
FAUST, prenant le parchemin.
Donne !…

(Il signe.)

MÉPHISTOPHÉLÈS
Allons donc !

(Prenant la coupe restée sur la table.)

Et maintenant,
Maître, c’est moi qui te convie.
A vider cette coupe où fume en bouillonnant
Non plus la mort, non plus le poison ; — mais la vie !