Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/125

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quer ses troupes à Surate ; le président refusa de le permettre, craignant que cette démarche ne fût mal interprétée par la cour du grand Mogol ; les troupes furent alors débarquées dans la petite île d’Angedivah, à douze lieues de Goa, et Marlborough prit le parti de retourner en Angleterre. Le roi fit des remontrances sur ce qui venait de se passer au gouvernement de Portugal, et n’obtint que des explications peu satisfaisantes. Or, pendant ce temps, la situation des troupes devenait inquiétante : l’île d’Angedivah était fort malsaine, et les maladies commençaient à sévir d’une manière effrayante. Le commandant de la troupe, sir Abraham Shipman, était mort, ainsi qu’un grand nombre de soldats, l’officier qui le remplaça se vit réduit à recevoir Bombay aux conditions qu’il plut aux Portugais de mettre à cette cession : il renonça à tous ses droits sur les îles voisines, et accorda aux Portugais l’exemption de tout droit de douane. Cette convention étant parvenue en Angleterre, le roi refusa de la ratifier, comme étant contraire à son traité avec le Portugal ; il envoya sir Gervas Lucas pour prendre le gouvernement de la place. Au bout de peu d’années, les conseillers du roi s’aperçurent que la possession de Bombay coûtait plus qu’elle ne rapportait ; mais comme cette possession pouvait être avantageuse à la Compagnie, le roi l’en gratifia. Les Hollandais, après avoir consenti à la cession de Polaroon, employèrent pour s’en dispenser des subterfuges d’un genre analogue à ceux