Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/154

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servir de guide et de conseil ; au fond, son but était de faire passer dans les bagages de l’ambassade, et sans payer de droits de douanes, une certaine quantité de marchandises. Les présents destinés au grand Mogol consistaient en verroterie, horlogerie, bijouterie, brocarts, étoffes précieuses de laine et de soie ; leur valeur montait à 30,000 livres sterling. L’Arménien, dans ses lettres à Delhi, la portait bravement a 100,000 ; il épuisait à les décrire toutes les pompes du style oriental. L’empereur, ravi, attendait avec la plus extrême impatience l’arrivée de toutes ces merveilles ; il donna l’ordre à tous les gouverneurs de provinces d’escorter eux-mêmes les Anglais depuis leur entrée dans leurs gouvernements respectifs jusqu’à leur sortie. Après un voyage de trois mois, les ambassadeurs arrivèrent enfin à Delhi dans les premiers jours de juillet 1715. On trouve dans leurs lettres à la cour des directeurs de curieux détails sur ces singulières transactions moitié mercantiles, moitié diplomatiques. Nous les laisserons parler.

« Nous arrivâmes le 4 à Barrapoola, à six milles de la ville. Nous envoyâmes le père Stephan tout préparer pour notre réception : nous voulions nous présenter devant l’empereur dès le premier jour, avant même de nous être rendus à la maison préparée pour nous. En conséquence, le 7, dans la matinée, nous fîmes notre entrée en fort bon ordre. Un munsubdar[1] du premier rang s’était porté à

  1. Officier de la cour de Delhi.