Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les ambassadeurs, ainsi qu’eux-mêmes viennent de le dire, s’étaient placés sous le patronage de Cawdorah, favori de l’empereur. D’ailleurs, une partie de leurs craintes se réalisèrent ; le visir devint leur adversaire. C’était le fameux Abdallah-Khan, détesté de Cawdorah et craint de l’empereur lui-même. À la vérité, jamais crainte ne fut mieux fondée ; on vit plus tard ce même Abdallah déposer quatre empereurs et en faire cinq de sa propre main. Craignant, de son côté, les résultats de cette ambassade, Jaffier-Khan la contrariait par tous les moyens en son pouvoir ; un grand nombre d’émissaires à sa solde ne cessaient d’agir sourdement dans ce but. Suivant toute apparence, les efforts combinés du nabob et du visir auraient réussi à faire renvoyer les Anglais avec quelque réponse évasive ; mais un accident, en apparence fort étranger à l’objet de l’ambassade, en amena tout-à-coup le succès. Les murailles du sérail, tout élevées, tout épaisses qu’elles dussent être, ne l’avaient pas défendu contre l’invasion de certaine maladie, alors commune et redoutable en Europe. L’empereur s’en trouvait atteint, et depuis ; long-temps mettait en défaut l’habileté des médecins indigènes. Par le conseil de Cawdorah, il eut recours au chirurgien de l’ambassade, qui se trouvait être un certain Hamilton. Les médecins de la cour, suivant l’expression des mêmes écrivains, ne firent pas peu de bruit à cette occasion ; l’empereur n’en persista pas moins à se remettre entre les