Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Leur influence sur le gouvernement est illimitée ; toutes les lois indoues sont contenues dans les livres sacrés, dont ils sont les gardiens et les interprètes : « Quelles que soient, dit le même code, les prescriptions que publient les brahmes, en conformité avec les shasters, le magistrat doit prendre ses mesures en conséquence. » Mais ce n’est pas là tout le pouvoir des brahmes. La vie des Indous est composée d’une infinité de rites et de cérémonies dont eux seuls sont les juges et les directeurs ; par là ils président à la vie entière de chacun. Ils sont supérieurs aux rois, lorsque ces derniers ne sont pas brahmes. Les dons ou les aumônes qui leur sont faites constituent une partie considérable des sacrifices et des expiations. Ils sont souillés par le moindre attouchement d’une personne de caste inférieure.

La seconde classe parmi les Indous est celle des chactryas ou guerriers, qui viennent immédiatement après les brahmes. Les chactryas sont autant élevés au-dessus des autres classes que les brahmes le sont au-dessus d’eux-mêmes. Les châtiments pour eux sont aussi moindres que pour les deux classes inférieures ; car dans lu législation indienne la pénalité diminue à mesure que le rang du coupable est plus élevé. Dans les affaires même d’intérêt civil, comme les prêts d’argent, les brahmes paient deux pour cent dans les mêmes cas où les chactryas paient trois, les vaysiahs quatre, les simples sudras cinq. Les vaysiahs sont la troisième classe des In-