Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/206

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justes ou injustes, fausses ou vraies, qu’il ait conférées à un être quelconque au moment de la création de cet être, les mêmes qualités lui demeureront dans ses naissances futures. De même que les saisons de l’année manifestent les mêmes signes aux époques voulues, pour ainsi dire d’elles-mêmes ; de même les différentes actions de tout esprit revêtu d’un corps dérivent naturellement de sa propre essence. Afin que la race humaine pût être multipliée, il créa les brahmes, les chactryas, les vaysiahs et les sudras ; les premiers sortirent de sa bouche, les seconds de ses bras, les troisièmes de ses cuisses, les derniers de ses pieds : ainsi nommés de leurs attributs respectifs l’écriture, la protection, la richesse et le travail. Brahma ayant après cela divisé en deux sa propre substance, sa toute puissance, devint moitié mâle et moitié femelle, ou bien nature active et nature passive. De la femelle il produisit Viray, qui, ayant accompli d’austères dévotions, produisit par lui-même Menou, un autre demi-dieu ou saint, qui à son tour engendra sept autres Menous, qui engendrèrent le reste des êtres créés.

Les Indous adorent cette toute-puissance qui a créé le monde, sous trois formes : créatrice, conservatrice, destructrice : dans le premier cas sous le nom de Brahma, dans le second sous celui de Wichnou, dans le troisième sous celui de Siva. Un des traits les plus caractéristiques de ce culte c’est l’action perpétuelle qu’il accorde à Dieu sur la création ; Wichnou, pour accomplir sa