Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/225

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Le panthéisme est le lien qui attache les unes aux autres les diverses parties de ce système gigantesque et bizarre ; c’est lui qui en relie les unes aux autres les diverses parties, sociale, religieuse et scientifique. Un Européen demandait un jour à un brahme où était son dieu : le brahme cueillit une fleur et la lui montra. L’Européen répéta sa question : le Brahme prit une autre fleur, puis une poignée d’herbes ; puis, élevant ses bras et les agitant en tous sens, il désigna par ses gestes le ciel, la terre et toute la nature.

Chez les Indous, comme dans le reste de l’Asie, le gouvernement était monarchique et absolu, excepté dans ses rapports avec la religion et les ministres de la religion : « Si le monde n’avait pas un roi, dit le grand législateur, il craquerait de tous côtés ; le créateur de ce monde fit par conséquent un roi pour le maintien de ce système (Lois de Manou, ch. vii, p. 3). » — Un roi, dit-il encore, est formé des parties qui entrent dans la composition des divinités gardiennes de l’univers, et par conséquent surpasse tous les mortels en gloire ; comme le soleil, il brûle le cœur et les yeux, aucune créature humaine ne saurait le regarder en face ; il est le feu et l’eau, il est le dieu de la justice, il est le génie de la richesse, il est le régent des eaux et le seigneur du firmament. Un roi, ne fût-il encore qu’un enfant, ne saurait être considéré comme un simple mortel, car il ne l’est pas : c’est une puissante divinité qui se montre sous une forme