Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/227

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resta partout dans l’enfance. « La grossièreté de l’art militaire dans l’Indostan, nous dit Orme, peut à peine être imaginée par ceux qui en ont été les témoins. » Cependant ils font grand cas de la fortification : « Un soldat derrière une muraille, d’après les Instituts de Menou, équivaut à 100 hommes en rase campagne, 100 équivalent à 1000 ; il faut donc avoir des forteresses. » Pendant la paix, l’armée, dans les temps anciens, était disséminée dans l’empire sous le commandement des gouverneurs de province ou de district, pour la facilité des subsistances ; on l’assemblait en temps de guerre. La justice était rendue par le roi en personne, par les gouverneurs ou leurs députés. Les livres sacrés étaient tout à la fois le code civil et le code criminel. Pour l’administration de la justice, il était recommandé au roi de s’associer des brahmes qui pussent l’éclairer et le conseiller ; tout brahme, et même certains membres des deux classes suivantes, étaient aptes lui expliquer les livres sacrés : les seuls sudras ne le pouvaient pas. Lorsque le roi ne pouvait rendre la justice lui-même, il avait la faculté d’appointer un brahme avec trois assesseurs pour juger les causes. Les seules lois reconnues par les Indous étant contenues dans les textes sacrés, et les brahmes étant, à un petit nombre d’exceptions près, les interprètes des livres sacrés, il en résultait que le pouvoir judiciaire leur appartenait presque exclusivement. Quoique suprême juge de droit, par le fait le roi se trouvait donc dépendre jusqu’à