Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/255

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seule masse épaisse et quelque peu confuse. Parvenu à portée de mousquet, Ibrahim fit charger sa cavalerie. Les Mogols attendirent le choc de pied ferme et le repoussèrent sans se laisser ébranler. Étonnés, surpris, les Indous, battent en retraite ; mais alors eux-mêmes sont vigoureusement attaqués ; la réserve des Mogols étant parvenue à les tourner pendant la durée de cette première action, les prenait en flanc. Le désordre ne tarda pas à se mettre dans leurs rangs ; ils fuient bientôt de tous côtés, et se laissent tailler en pièces sans essayer de résistance. Ibrahim se fit tuer bravement ; on le retrouva au milieu de 5,000 cadavres de ses soldats. 16,000 Afghans, suivant les rapports les plus modérés, 50,000, suivant les plus exagérés, demeurèrent sur le champ de bataille. Baber ne s’endort point sur cette victoire ; Humayoon son fils et trois de ses meilleurs généraux se portent aussitôt sur Agra ; lui-même se met en mouvement dans cette dernière direction, mais lentement et surveillant les vaincus, qu’il craint de voir se rallier. Bientôt cependant il arrive à Agra. La mère d’Ibrahim Lody n’avait pas encore eu le temps de quitter la ville ; elle fut traitée par le vainqueur avec beaucoup d’égards et de respect.

De ce moment Baber se trouva maître de l’Indostan. Historien de ses propres exploits, il s’exprime à ce sujet de la manière suivante dans ses mémoires : « Depuis le commencement de l’ère mahométane, l’Indostan a été conquis par trois personnes : la pre-