Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/258

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pour chef et empereur Behar-Khan, fils de Duria-Khan-Lody, sous le nom de Sultan-Mahomet ; ayant rassemblé leurs forces, ils marchèrent sur Agra. À la même époque, Rubun-Khan-Julwany, ce chef afghan qui dès le commencement de l’invasion s’était joint aux Mogols, les abandonna ; il déserta avec tous ses soldats, battit la campagne aux environs d’Agra, enlevant tous les détachements de fourrageurs. Bientôt il devint fort difficile à Baber de nourrir sa cavalerie. De nombreuses maladies produites par l’extrême chaleur de la saison, dont les Mogols n’avaient pas l’habitude vinrent ajouter à ces difficultés. La situation des affaires du conquérant devint en peu de temps si mauvaise, que plusieurs de ses chefs le supplièrent de retourner dans le Caboul ; il répondit : « On ne n’enlèvera qu’avec la mort un royaume qui m’a coûté tant de travaux et de dangers. » Il fit de plus un ordre du jour dans lequel, annonçant à l’armée sa détermination de demeurer dans l’Inde, il permettait en même temps de retourner dans le Caboul à tous ceux qui préféraient à la gloire leur propre sûreté : « Je ne veux auprès de moi, disait-il en terminant, que des soldats dont la valeur puisse faire honneur à eux-mêmes, à leur roi, à leur patrie. » Les murmures cessèrent aussitôt ; les officiers vinrent les uns après les autres jurer de nouveau à Baber de ne jamais l’abandonner. Cette résolution eut encore un autre résultat également avantageux : des fonctionnaires de l’ancien gouvernement, apprenant cette ferme