Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/263

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tentes des mogols étaient à peine dressées que l’ennemi se montra ; Baber se hâta de faire ses dispositions ; cette fois il déploya ses troupes sur une seule ligne. Humayoon commandait l’avant-garde, les ailes étaient sous les ordres de ses deux meilleurs généraux ; lui-même, à la tête d’une troupe d’élite particulièrement dévouée, prit poste en avant de son parc d’artillerie, disposé à commander l’affaire en personne. Une réserve considérable demeura en arrière de la droite. Autour de Baber se pressaient grand nombre d’officiers de distinction, prêts à porter çà et là ses ordres. La gauche des Afghans chargea avec impétuosité la droite des Mogols ; une partie de celle-ci lâcha pied ; mais peu après le combat se rétablit. Suivant une manœuvre souvent pratiquée par Gengis-Khan, et qui s’était perpétuée dans sa race, les ailes de l’armée mogole firent une conversion de manière à déborder celles de l’ennemi. La réserve se porta partout où la nécessité de sa présence se fit sentir ; l’artillerie, placée au centre, faisait en même temps de grands ravages dans les rangs ennemis Les Afghans combattirent long-temps avec une grande intrépidité ; mais Baber, apercevant une occasion favorable, s’élança, à la tête de sa propre garde, du poste qu’il avait occupé jusque là. Suivant l’expression de Ferishta, il chargea les Afghans avec la fureur du lion irrité ; ceux-ci lâchèrent pied, et les Mogols, après en avoir fait un grand carnage, demeurèrent définitivement