Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/265

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ver ou de réparer les mosquées abattues, ou transformées en étables et en écuries par les Rajpoots. À cette époque, les armes du conquérant reçurent d’un autre côté un grave échec ; un de ses principaux lieutenants fut défait aux environs de Kanojee, dans une action engagée sans nécessité. Baber se hâta de courir dans cette direction ; il dispersa les Afghans à Raberg, atteignit les bords du Gange et jeta sur le fleuve un pont de bateaux ; dès la nuit suivante, son avant-garde sous les ordres de Chean-Timoor-Sultan, passa le fleuve. L’ennemi, qui se trouvait en position de l’autre côté, opéra sa retraite après une faible résistance ; Chean-Timoor le poursuivit, s’empara de la plus grande partie de ses bagages, et fit un grand nombre de prisonniers. Baber, passionné pour la chasse, s’y livra alors en toute sécurité sur les bords du fleuve. Il retourna peu après à Agra par la route de Gwalior.

Le conquérant, comme tous ceux de sa race à cette époque, réunissait en lui une singulier mélange d’emportements guerriers, de licence de mœurs, de superstitions religieuses et de raffinement, de subtilité d’esprit. Sous la date du 7 septembre 1530, il écrivait dans son journal : « Le 23 de suffur de cette année je me trouvai indisposé ; ce ne fut qu’avec difficulté que je pus demeurer dans la mosquée pendant les prières du vendredi. Le dimanche j’eus un fort accès de fièvre. Ce fut alors que je commençai à mettre en vers les ouvrages de Kwaja-Abdool-Ahrar, et il me vint dans l’idée que