Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/287

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avait rallié une partie de ses forces et trouvé un refuge auprès du rajah de Nayracote ; autour de lui arrivaient incessamment en grand nombre de ses partisans. D’un autre côté, un Afghan nommé Hemoo, ancien visir de Mahomet-Shah-Shoor, avait retenu sous sa domination une partie des provinces de l’est ; il se préparait à disputer l’empire à Ackbar ; déjà il s’était emparé d’Agra et de Delhi, et contraint les Mogols à passer la Suttledje, puis à concentrer leurs propres forces aux environs de Lahore. Effrayé de sa propre jeunesse et des dangers qui le menaçaient, Ackbar conféra à Beiram, Le principal des omrahs au service de Humayoon, le titre de khan-baba, qui signifie littéralement père, et qui, dans la circonstance actuelle, signifiait en outre régent du royaume. Le jeune prince, en présence de toute sa cour, assura Beiram de son désir de s’en rapporter, pour la conduite des affaires, uniquement à la sagesse et à la prudence de ce dernier ; il s’engagea solennellement à fermer à tout jamais l’oreille à la calomnie. De son côté, Beiram jura par l’âme de Humayoon, par la tête de son propre fils, de demeurer toujours fidèle au jeune empereur. Un conseil de guerre fut aussitôt convoqué, pour délibérer sur la crise qui menaçait. Hemoo comptait plus de 100,000 chevaux, l’armée impériale à peine 20,000. La majorité du conseil opina pour une retraite sur Caboul, Beiram combattit cet avis : l’empereur devait, selon lui, marcher à l’ennemi sans différer, et livrer immédiate-