Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/292

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le conduisit à la place qu’il avait si long-temps occupée à la tête des omrahs, et lui dit : « Si le noble Beiram aime une vie guerrière, il aura le gouvernement d’une province où la gloire lui sera facile à acquérir ; s’il préfère demeurer à notre cour, il n’est pas de faveur qui n’appartienne de droit au bienfaiteur, au sauveur de notre famille ; si la dévotion du noble Beiram l’engage à visiter la sainte Cité, il sera escorté et pourvu de toutes choses d’une manière conforme à sa dignité. » Beiram répondit : « Maintenant que la confiance de l’empereur s’est éloignée de moi, comment pourrais-je demeurer en sa présence ? La clémence impériale est une récompense plus que suffisante de mes premiers services ; je ne saurais espérer son oubli. Qu’il me soit donc permis de reporter mes pensées de ce monde à l’autre, et de me rendre auprès du saint tombeau. » Beiram se mit effectivement en chemin pour la Mecque, accompagné d’un grand train et magnifiquement traité aux dépens de l’empereur. Mais il n’atteignit pas le but de son voyage : un Afghan dont il avait peu auparavant tué le père dans un combat, parvint à l’approcher, sous prétexte de lui rendre ses devoirs, et le tua d’un coup de poignard.

Dans l’année 1560, Mahomet, fils du dernier shah, ayant trouvé moyen de lever 40,000 chevaux, forma le projet de recouvrer la province de Jionpoor. Les généraux d’Ackbar le vainquirent facilement avec les forces sous leur commande-