Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/302

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du Berar causa au roi un tel chagrin qu’il n’épargna aucun effort pour le recouvrer : il livra une grande bataille aux Mogols. L’ardeur et la résolution de Mirza le conduisirent à renouveler combat le jour suivant ; il défit l’ennemi, mais, affaibli par ses pertes, se trouva dans l’impossibilité de le poursuivre et de recueillir les fruits de sa victoire. Il fut rappelé peu de temps après. Les armes d’Ahmednuggur obtinrent alors quelques avantages partiels ; mais en 1598 Mirza prit de nouveau le commandement de l’armée mogole, à la tête de laquelle l’empereur lui-même vint se mettre peu après. Ahmednuggur, vigoureusement assiégé, se vit dans l’obligation d’ouvrir ses portes. Le territoire dont elle était la capitale, devenu une province de l’empire mogol, fut conféré comme gouvernement à l’un des fils de l’empereur. Quant à l’empereur, il ne survécut lui-même que peu de temps à ces événements qui se trouvèrent marquer tout à la fois le terme et l’apogée de son règne. De retour à Agra, il mourut après une courte maladie, dans la cinquante-deuxième année de son règne.

Les nombreuses guerres d’Ackbar, l’éclat et la durée de ses conquêtes, les institutions politiques qu’il créa, donnent à son règne un éclat extraordinaire. Il méritait cette faveur du sort, par de nombreuses et brillantes qualités : il était actif, vigilant, guerrier ; il employait la plus grande partie de ses journées, même de ses nuits, à l’expédition des affaires. Grand administrateur, il introduisit dans