Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/322

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se hâte de courir de ce côté, impatient de combattre. Arrivé à Burrahanpore, la capitale de Candesh, il somme les princes du Deccan qui avaient épousé la cause de Lodi, de licencier leurs troupes, de le livrer, et de venir faire leur soumission en personne, sous peine, d’être considérés comme des rebelles à l’empire. Les trois souverains du Deccan s’étaient déjà engagés dans une ligue pour le soutien de Lodi ; celui-ci, à la tête d’une nombreuse armée, s’étant emparé de tous les passages qui donnaient entrée dans le Deccan, en défendait l’entrée à l’armée mogole impériale. L’empereur, impatient du délai, éloigne son général, et le fait remplacer par son visir, qui promet la mort du rebelle et le châtiment des princes du Deccan. Les princes étaient fatigués de la guerre : l’habileté et le pouvoir du visir excitent leurs appréhensions. Lodi est successivement abandonné de tous ses adhérents, à l’exception d’un petit nombre d’amis fidèles ; secondé par ceux-ci, il se place dans un terrain avantageux, et dispute long-temps la victoire à toutes les armées impériales. Forcé de céder au nombre, il bat en retraite, et se décide à aller chercher un refuge dans quelque place forte ; surpris par un parti considérable, il fut tué en se défendant bravement. En apprenant cette mort, Shah-Jehan laissa percer une joie qui donna la mesure des terreurs dont il se sentait délivré. De ce moment, la guerre du Deccan ne fut plus qu’une série de ravages exercés par l’armée de Shah-Jehan ; ses enne-