Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/351

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Aureng-Zeb, après la défaite de ses rivaux, envoya Shaista-Khan, avec le rang d’ameer-al-omrah, c’est-à-dire de chef des omrahs, pour commander dans le Deccan. Le rajah Jeswunt-Sing, qui avait racheté sa trahison dans la bataille contre Sujah par l’abandon postérieur de la cause de Dara, fut investi à la même époque du gouvernement de Guzerate. Aureng-Zeb avait alors le loisir de s’occuper des progrès de Sevajee : le vice-roi de Guzerate reçut l’ordre de coopérer avec le vice-roi de Deccan pour châtier l’aventurier mahratte. Sevajee n’était pas en mesure de résister à l’orage qui alors le menaçait : la forteresse de Jegneh lui fut enlevée ; l’amer omrah marcha sur Poonah, où il établit sa résidence. Mais là, un jour, ou plutôt une nuit, une bande d’assassins se fraya un chemin jusqu’à son lit ; il fut blessé à la main en parant un coup dirigé contre sa tête, son fils fut massacré. Les assassins, parmi lesquels se trouvait, dit-on, Sevajee, échappèrent. Les soupçons de Shaista-Khan tombèrent sur Jeswunt-Sing, car les circonstances de l’introduction de ces assassins étaient de nature à faire soupçonner quelque trahison ; quoi qu’il en soit, ces deux généraux furent rappelés. Après un intervalle de deux années, où le Deccan fut gouverné par Shah-Alaum, deux autres généraux, Jey-Sing et Diller-Khan, furent envoyés poursuivre la guerre contre le chef mahratte. Jey-Sing était rajah d’Abnir, et Diller avait obtenu le haut rang d’omrah au service de Shah-Jehan. Avant l’arrivée de ces deux chefs, Se-