Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/357

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trine, à l’âge de cinquante-deux ans. Il avait déployé, pendant la durée d’une carrière si bien remplie, une fertilité d’imagination, une faculté d’invention, une fermeté de caractère et une constance d’esprit dans la poursuite de ses desseins qu’on ne saurait trop admirer. À la mort de Sevajee, ses États occupaient, sur les rives occidentales de l’Inde, une étendue de 400 milles en longueur et de 120 en largeur. Quant aux forteresses détachés dans lesquelles il avait placé des garnisons, et qui se trouvaient dans la Carnatique, une ou deux seulement paraissent à cette époque être demeurées dans ses mains.

Ce n’était pas seulement contre cette puissance naissante qu’Aureng-Zeb avait à lutter ; il lui fallut soutenir en outre une guerre obstinée d’abord contre les Afghans qui infestaient les provinces du nord, ensuite avec les Rajpoots d’Ajmer ou de Malwa. En 1673, les Afghans ayant fait une irruption dans le territoire du gouverneur de Peshawir, celui-ci les poursuivit dans leurs montagnes où toute son armée fut taillée en pièces. Un Afghan, qui avait servi dans les armées de Sujah, se trouva avoir avec ce dernier une grande ressemblance : les Afghans le proclamèrent roi de l’Inde ; toutes leurs tribus furent sommées de se réunir pour le placer sur le trône. Comme les Afghans étaient en mesure de mettre sur pied 150,000 hommes, c’était un grand danger qui menaçait Aureng-Zeb. Il se mit en campagne en personne, et traversa l’Indus vers la fin