Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/370

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Azim-Ooshaun, et, après l’avoir vaincu, de se partager l’empire. Azim-Ooshaun ne mit pas le temps à profit, et laissa ses frères faire leurs préparatifs sans les inquiéter ; il fut vaincu, et disparut après le combat sans avoir jamais été retrouvé. On crut généralement que son éléphant blessé l’avait emporté dans la rivière, où tous deux avaient trouvé la mort. Les vainqueurs songèrent alors à s’occuper de la partie la plus importante de leur tâche, c’est-à-dire de partager leur conquête. Mais Zulfeccar nourrissait d’autres desseins : soit qu’il craignît la division de l’empire pour le bien de l’État, soit que la faiblesse de ce prince lui donnât l’espoir de le gouverner, il avait résolu de placer sur le trône Moïz-ad-Dien comme seul empereur. Dans ce but il créa des dissensions parmi les vainqueurs ; deux combats suivirent ; et les deux compétiteurs de Moïz-ad-Dien ayant été défaits, le dernier fut immédiatement proclamé empereur, sous le nom de Jehandar-Shah. Son gouvernement et sa personne tombèrent bientôt dans le mépris. Une de ses concubines, ayant appartenu à la profession de danseuse, le gouvernait comme un enfant ; une pluie de grâces et de faveurs ne cessait de tomber sur les parents ou les anciens compagnons de cette femme ; ils avaient tout pouvoir, tout crédit ; ils disposaient de tout l’empire. Les nobles s’irritèrent contre ces nouveaux favoris qui osaient intercepter les rayons de la faveur impériale ; les peuples s’indignèrent de voir chez le souverain des vices