Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/394

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Delhi un ennemi plus redoutable encore que tous les autres. C’est le moment d’examiner les moyens du gouvernement, les ressorts administratifs de cet empire au centre duquel allaient surgir tant d’événements importants, et dont la situation intérieure se trouvait elle-même singulièrement compliquée.

Les deux races superposées l’une à l’autre qui habitaient l’empire, les vainqueurs et les vaincus, appartenaient à deux religions différentes. Les conquérants suivaient la loi du Koran, les vaincus appartenaient en général au culte de Brahma, Ces deux religions, qui se repoussaient par tous les points, creusaient comme un abîme entre ces deux espèces d’hommes. Le nord de l’Inde fut le seul endroit où l’islamisme se répandit quelque peu ; il fut adopté par les Patans ou Afghans, destinés à jouer, plus tard, un rôle important dans l’histoire de l’Inde. Les armées conquérantes des dynasties tartares, celles mêmes qui ne firent que de simples irruptions dans l’Inde, y laissèrent un grand nombre de mahométans auxquels un beau climat, un pays riche, firent oublier leur patrie. D’un autre côté, les princes mahométans établis dans l’empire devaient tout naturellement préférer aux autres les soldats de leur religion : ces derniers, d’une constitution plus forte, plus robuste, se montraient plus aptes à supporter les fatigués de la guerre, que les Indiens subjugués. Cette préférence engagea de tout temps les aventuriers persans, tarta-