Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/397

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rendre le phousdar dépendant du nabob, quand il était de l’intérêt de l’empire qu’il le fût ; mais faire cesser cette dépendance dans le cas contraire, c’est-à-dire s’il arrivait que le subahdar voulût sortir de son gouvernement pour se mettre en hostilité avec l’empereur.

Les phousdars prenaient volontiers le titre de nabob, qui signifie député, remplaçant (locum tenens), et beaucoup plus relevé que le précédent dans les idées du peuple : ils l’exigeaient de leurs inférieurs. Les Européens établis dans leurs dominations n’avaient aucune raison de leur refuser un titre, que ceux-ci ambitionnaient si fort ; en conséquence ils le leur donnèrent facilement. Plus tard, ce nom de nabob atteignit dans l’Indostan une signification plus relevée encore : il devint synonyme de subahdar ou vice-roi, mais à une époque toute moderne, et ce fut la circonstance suivante qui lui donna, dit-on, naissance. Alee Gohur, fils de l’empereur alors régnant, ayant été forcé de quitter Delhi, par suite de troubles politiques, se réfugia dans le Bengale, auprès de Suja-Dowlah qui en était alors gouverneur, ou phousdar. Il l’appela frère nabob ; l’exprèssion parut un compliment de bon goût, passa dans la conversation ; et depuis lors fut toujours appliqué à Suja-Dowlah, ainsi qu’aux autres gouverneurs. Lorsqu’un nabob venait à mourir en fonction, le subahdar était en droit de lui donner provisoirement un successeur, mais cette nomination était soumise à la sanction de