Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/431

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del ; la ville, bâtie sur un territoire cédé par le grand Mogol à la Compagnie anglaise, occupait une étendue de cinq milles le long de la côte, sur un mille de large. Elle était divisée en trois parties : celle du sud, de deux cents toises de long sur cinquante de large, habitée par les Anglais ou les Européens vivant sous leur protection, renfermait une cinquantaine de maisons bien bâties, deux églises, une anglicane, l’autre catholique, une factorerie, etc. Elle était entourée d’une muraille en assez mauvais état, et défendue par quatre bastions ; les Européens nommaient ce quartier le fort Saint-Georges, et les Indous la Ville-Blanche. La seconde division de la ville, située au nord de la première, s’appelait la Ville-Noire, elle était plus grande, mais plus mal fortifiée ; sa population consistait en juifs, en Arméniens et en riches marchands indous ; quant à ses moyens de défense, ils ne se composaient que d’un fossé peu large et une muraille sans épaisseur. Au-delà et au nord se trouvait la troisième division qui n’était autre chose qu’un grand faubourg habité par des Indous de toutes castes. Dans le voisinage de la ville se trouvaient encore deux villages considérables, peuplés d’indigènes venus là des provinces de l’intérieur. La population de ces trois parties de la ville, c’est-à-dire de la ville tout entière, montait à environ 100,000 âmes. Madras était privé de port, sa rade était petite ; en revanche les bords de la rivière étaient pittoresques, agréa-