Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/455

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sortit paralysé d’un côté. Ses biens étaient séquestrés : l’abandon forcé de ses affaires et le désordre qui en avait été la suite avaient amené sa ruine. Son frère, doué de moins de force de caractère, était mort dans la prison ; succombant enfin sous le poids de tant de chagrins et d’infirmités prématurées, il mourut le 9 septembre 1753. La France n’a pas produit d’homme plus éminent que Mahé de La Bourdonnais. La destruction de sa flotte par la tempête, la mésintelligence survenue entre lui et Dupleix, furent les seules causes qui préservèrent alors les établissements anglais dans l’Inde d’une ruine imminente.

La nouvelle d’une suspension d’armes entre la France et l’Angleterre se répandit dans l’Inde vers le mois de novembre 1749 ; le traité d’Aix-la-Chapelle fut connu peu après. Par ce traité, la France s’était engagée à restituer Madras à l’Angleterre. Mais les deux Compagnies, anglaise et française, avaient chacune à leur service beaucoup plus de troupes qu’il ne leur était possible d’en employer on temps ordinaire : elles imaginèrent de les mettre au service des princes du pays. Or, comme elles prirent des partis différents, en dépit de la paix qui existait en Europe entre leurs nations respectives, le moment ne tarda pas à venir où elles se retrouvèrent en guerre dans l’Inde. Les affaires du royaume de Tanjore devinrent le premier objet des hostilités. Le royaume de Tanjore est une de ces petites principautés dans lesquelles la presqu’île de