Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/468

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tion de demeurer simples spectateurs de cette guerre. Auwar-ad-Dien comprit qu’il ne pouvait compter que sur lui-même, et se prépara à faire face à l’orage. Les deux armées ne tardèrent pas à être en présence. Le colonel d’Auteuil offrit à Chunda-Saheb d’enlever avec ses propres troupes les retranchements qui couvraient le camp ennemi ; Chunda-Saheb, jaloux de faire admirer à Murzapha-Jung la valeur des alliés européens qu’il lui avait procurés, accepte avec empressement. Toutefois l’événement fut loin de justifier ces prévisions ; deux fois les Français furent répoussés avec de grandes pertes, et d’Auteuil, grièvement blessé. Murzapha-Jung et Chunda-Saheb, renonçant à l’entreprise, s’occupaient déjà d’un mouvement de retraite ; alors les soldats français, humiliés de cet échec reçu en présence de deux armées alliées, demandent avec des cris unanimes à recommencer une troisième tentative. Cette fois le succès couronne leurs efforts : ils pénètrent dans les retranchements, dont les défenseurs se hâtent de se replier sur le corps d’armée principal, où se trouvait le nabob en personne. Les Français animés à la poursuite des fuyards, malgré leur petit nombre, à peine soutenus par quelques faibles renforts amenés par Chunda-Saheb, s’avancent au pas de charge contre l’armée entière du nabob. Ce dernier, monté sur un éléphant magnifique et entouré d’une troupe d’élite, parcourait les rangs de son armée, encourageant les soldats à ne pas quitter