Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/480

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faites par Dupleix au subahdar avant la défaite de Murzapha-Jung, n’étaient pas de nature à être admises ; Dupleix le savait ; mais les pourparlers qu’elles entraînèrent n’avaient pas duré moins de huit jours, et ce temps avait été mis à profit. Les envoyés français s’étaient mis en rapport avec une faction toute-puissante, ennemie de Nazir-Jung, n’attendant alors que le moment de se prononcer. Le premier ministre du subahdar n’était pas lui-même étranger à cette conspiration.

Dupleix, pour mieux assurer le succès de ces mesures, crut qu’il était nécessaire de réhabiliter par quelque entreprise hardie la gloire des armes française. Par ses ordres, d’Auteuil, à la tête d’un détachement européen, surprit pendant la nuit le camp du subahdar, grâce au profond sommeil où l’usage de l’opium ne manque jamais de plonger un camp indou ; il tua 12 ou 1,500 hommes, puis se retira sans difficulté ; il n’avait eu lui-même que deux ou trois hommes hors de combat. À cette époque, le major Lawrence était encore au camp de Nazir-Jung : il le pressait de confirmer le don d’un district près de Madras fait par Mahomet-Ali à la Compagnie. D’abord le subahdar avait consenti ; de nombreuses difficultés, soulevées par le ministre, étaient venues plus tard arrêter l’exécution de cette promesse. Le subahdar, vaincu par les instances du major, était au moment de céder définitivement ; cependant il demandait que les troupes anglaises l’accompagnassent à Arcot, où il avait