Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/509

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désordre parmi ceux qui l’encombrent. Pour aborder l’autre brèche, les assaillants avaient passé le fossé au moyen d’un radeau ; Clive pointe de ses propres mains sur ce but une pièce de canon ; au troisième coup il est brisé ; de ceux qui le montaient beaucoup se noient ; d’autres se sauvent à la nage ; il est abandonné. L’attaque des portes n’avait pas mieux réussi : les éléphants, effrayés et blessés, avaient pris la fuite, jetant le désordre dans les rangs de ceux qui suivaient. Au bout d’une heure et demie, les différentes attaques cessèrent toutes à la fois : les assiégeants demandèrent alors la permission d’enlever leurs blessés et d’enterrer leurs morts : un armistice de deux heures leur fut accordé. Au bout de ce temps, ils ouvrirent de nouveau le feu, le soutinrent avec vivacité jusqu’à minuit ; mais alors ils se décidèrent à lever le siège, et commencèrent avant le jour leur mouvement rétrograde. Clive, ayant fait immédiatement une sortie, trouva dans le camp ennemi quatre pièces de canon, quatre mortiers une grande quantité de munitions, qu’il fit immédiatement transporter dans le fort. Le siège, en dépit de l’inexpérience de la garnison et de son commandant, n’avait pas duré moins de cinquante jours ; il devait changer la face des affaires dans le Carnatique.

Clive se hâta de mettre à profit l’impression de terreur qu’il venait de produire sur l’ennemi. Ayant reçu du fort Saint-David un renfort de 280 Européens et 700 Cipayes, il s’empara du fort de