Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/527

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trouvait au moment de manquer de vivres à Tritchinopoly ; Dupleix faisait resserrer de plus en plus l’espèce de blocus où il tenait cette place. Dalton se hâta de donner connaissance de sa situation à Lawrence ; celui-ci, qui avait reçu récemment du renfort, fatigué de son inaction, d’ailleurs toujours prêt à agir, résolut tout aussitôt d’attaquer le camp des Français, après en avoir fait la reconnaissance. Il renonça cependant à ce projet, et se contenta de leur offrir la bataille. Dans ce but il passe, à la tête de son corps d’armée, la rivière qui l’en séparait ; un grand nombre de Mysoréens étaient spectateurs de ce mouvement, mais ne firent qu’une faible résistance et se réfugièrent aussitôt dans la pagode ; les Français, secondes par les Mahrattes, attaquèrent alors si vivement les Anglais qu’ils les contraignirent à se retirer. Lawrence renonça dès lors à toute attaque de la pagode, et se borna à faire passer des vivres à Tritchinopoly. Mortiz-Ali, un moment abattu et sur le point de renoncer à la dignité de nabob, reprit courage en voyant le peu de succès obtenu jusque là par les Anglais ; il entra on campagne avec 4,000 hommes, pillant tous les villages des environs d’Arcot. Dupleix l’encourageait ; à cette époque, Dupleix pour soutenir la guerre n’avait pas avancé moins de 7 millions de livres tournois de sa propre bourse.

Les Français, enhardis par le succès de leur résistance, abandonnèrent Seringham, passèrent la